Le monologue du père
Les notes du 7 octobre 1970 présentent la scène entre Roger et son père comme celle au cours de laquelle « se bâti[t] un conflit majeur ». Selon ces notes, la scène se termine, après le départ de Roger, par un monologue du père qui « se prépare à partir pour la mine » et qui « ne veut pas que son fils finisse comme lui. » L’écriture de cette scène est une collaboration entre André Paiement (Roger) et Jean-Paul Gagnon (le père) qui a écrit son monologue en se basant sur sa relation avec son père.
« Moi j’ai dit : ben écoute je peux écrire quelque chose qui ressemble à mon père […] Et puis je commençais à regarder mon père […], tout l’aspect de sa volonté de vraiment aider ses enfants à aller plus loin que ce que lui avait eu l’occasion de faire. Et c’est basé là-dessus, [c’est là-dessus] que j’ai commencé à développer […] le personnage du père. Et puis [à] la première tentative, avec André, on a trouvé que ça manquait un peu… Alors on s’est assis, lui et moi, après une des répétitions, puis on a dit : on va raffiner ce dialogue entre le père et le fils. Et c’est là que j’ai dit : ben je vais ajouter aussi ce que je pense que mon père aurait pensé quand tu quittes la scène fâché puis que tu ne me crois pas, puis moi je ne blâme pas ta mère mais je dis : tu vas faire de la peine à ta mère là, ça n’a pas de bon sens. Et puis c’est comme ça que ça a évolué et que mon monologue s’est développé. » [N16]
Jean-Paul Gagnon
Une première version du monologue est conservée dans le fonds d’archive André Paiement sous forme de tapuscrit. Cette version ne propose que le texte du moonologue, sans aucune indication scénique. Une version conservée dans les archives personnelles de Pierre Bélanger reproduit essentiellement le même texte auquel des indications scéniques ont été ajoutées et auquel le metteur en scène a ajouté des notes manuscrites à l’encre mauve.
La scène du conflit entre Roger et son père dans Moé j’viens du nord, ‘stie est la seule scène dont on a retrouvé des images. Le Daily Press du 24 février 1971 souligne le passage de la pièce à Timmins par une photographie de cette scène accompagnée d’un bref commentaire. On a aussi retrouvé une photographie de cette scène lorsqu’elle a été présentée dans le gymnase du Collège de Hearst le 24 février 1971.