Le travail sur le texte

Le dossier de genèse de Moé, j’viens du nord, ‘stie, c’est-à-dire tous les documents qui témoignent des différentes étapes de l’écriture que ce soit des notes, des manuscrits ou des tapuscrits, est incomplet.  De plus, la chronologie des différents documents et des différentes versions qui ont été conservées et retrouvées est difficile à établir puisque, à l’exception des notes du 6 octobre et du 7 octobre 1970, aucun document n’est daté. On a aussi beaucoup travaillé à partir de photocopies.

Il est pourtant possible de constituer un dossier de genèse à partir de tous les documents retrouvés dans le Fonds André Paiement, le Fonds Théâtre du Nouvel-Ontario et dans les archives personnelles de Pierre Bélanger. Ce dossier inclut principalement des notes manuscrites et des tapuscrits que l’on peut classer chronologiquement, en se basant sur les modifications apportées au texte et selon les indications manuscrites photocopiées ou non. On obtient le dossier suivant :

      1. des notes manuscrites de Pierre Bélanger, datées du 6 octobre 1970, qui proposent une réflexion sur le projet, un résumé et une première ébauche de scène dialoguée [6]
      2. des notes dactylographiées, photocopiées et annotées, datées du 7 octobre 1970, dont il existe deux versions et qui proposent un synopsis de la pièce et des précisions sur les intermèdes musicaux et visuels entre les six scènes [7] ;
      3. une première version du texte sous forme de tapuscrit [version 1], dactylographié à simple interligne, incomplet, qui n’a pas de page titre et se termine au milieu de la scène des trois amis (scène 4) [8] ;
      4. une seconde version du texte sous forme de tapuscrit [version 2], dactylographié à double interligne et complet, comme en témoigne la dernière page qui se termine par le mot « fin » et incluant les paroles des quatre chansons [9] ;
      5. une troisième version du texte sous forme de tapuscrit [version 3] qui consiste en une photocopie de la seconde version, qui a été annotée mais qui est incomplète puisque la dernière page a été supprimée ; cette version est celle sur laquelle est basée la première édition du texte [10] ; et
      6. une quatrième version de ce texte sous forme de tapuscrit [version 4] qui consiste en une photocopie de la version 3, imprimée sur du papier bleu, et qui comporte quelques annotations [11].

 

Le dossier de genèse inclut d’autres documents, provenant des archives personnelles de Pierre Bélanger, dont une copie de la version 3 du tapuscrit qui a été annotée par Francine Comeau pour la projection des diapositives. Il s’agit le plus souvent d’une feuille ou deux, manuscrites ou dactylographiées, en lien avec des scènes précises de la pièce, surtout la « scène au restaurant ». Ces documents incluent :

      • un tapuscrit (3 p.) sous forme de photocopie annotée portant le titre « scène d’ouverture » avec une version du monologue de Roger ;
      • un tapuscrit annoté portant la mention « scène 1 » ;
      • un manuscrit (3 p.), seconde version de la scène 2 ou scène du restaurant avec Roger et Nicole, rédigé par Thérèse Boutin ;
      • un tapuscrit (2 p.) identifié par le titre « Théâtre populaire », version dactylographiée du manuscrit ;
      • un tapuscrit (4 p.) portant le titre « scène 2 au restaurant entre Nicole et Roger », annoté, et incluant un croquis de la scène à l’endos de la p. 3 ;
      • un tapuscrit (2 p.) portant le titre[« Scène 5, Roger et Nicole au coin de la rue ». [12]

 

Bien qu’incomplet, ce dossier de genèse nous renseigne sur l’évolution du texte mais aussi sur la méthode de travail qui a été privilégiée. Par exemple, il contient surtout des documents photocopiés qui sont annotés, signe que l’on prenait des notes à partir d’un même document partagé par tous. On constate aussi que la scène au restaurant est non seulement le point de départ de la pièce, mais aussi la scène qu’on a davantage travaillée au début du projet, alors qu’on a conservé le plus de documents (souvent une feuille ou deux) qui témoignent du processus d’écriture et de mise en scène qui a davantage été fait en groupe – c’est d’ailleurs la scène où il y a le plus de personnages.