La fin ouverte
L’examen des différentes versions des tapuscrits permet de faire un autre constat : le texte qui a été publié est la troisième version de la pièce, mais il s’agit d’une version dont on a supprimé la dernière page. Cette page proposait une fin claire au scénario, soit que Roger prenait la décision d’épouser Nicole, renonçant ainsi à son rêve d’aller à l’université, et qu’il attendait le matin pour parler à son père dont il craint la réaction. Or, en supprimant cette page, la Troupe choisit de laisser la fin ouverte.
[34] Avant-dernière page de la version 2
[35] Dernière page de la version 2
« On ne voulait pas faire la morale nous autres, ce n’était pas le but de tout ça. C’était un reflet de notre société dans un contexte bien particulier qui partait de la mine à Sudbury mais qui avait aussi les moulins à bois à Kapuskasing, qui avait les mines d’or à Timmins, puis qui avait l’ONR à North Bay, puis […] qui s’adaptait à la réalité où les jeunes et les gens vivaient dans leur patelin. […] Ça aussi c’était innovateur, dans le sens que c’est rare les pièces qui s’adaptent à ta municipalité quand tu arrives […] Nous, on se prêchait à nous la morale du temps, mais on n’avait pas de conclusion […] » [13]
Jean-Paul Gagnon