Un projet de théâtre populaire
Le projet de La Troupe universitaire est donc celui d’un « théâtre populaire », qui veut s’adresser à « un public d’ouvriers et d’étudiants. » En lien avec ce qui se passe dans le monde du théâtre dans les années 1960 et 1970, la Troupe privilégie la création collective et une esthétique réaliste. Un article paru dans Le Lambda du 15 octobre 1970 confirme cette orientation : « [l]a pièce qui sera construite par les acteurs mêmes, veut illustrer la réalité que nous vivons aujourd’hui dans nos familles, nos paroisses, notre milieu franco-ontarien. »
La notion de « théâtre populaire » est importante : c’est d’ailleurs le titre de travail de ce projet, comme en témoigne la première version dactylographiée du synopsis de la pièce, datée du 7 octobre 1970. Le titre de la pièce a d’ailleurs probablement fait l’objet des discussions lors de cette séance ou d’une séance subséquente puisqu’il apparaît – sans le « ‘stie » toutefois – dans l’une des versions annotées du document.
D’après ces documents, au début du mois d’octobre, la structure et le scénario de la pièce sont déjà bien établis, avec les six scènes ainsi que des segments visuels et musicaux. Ces notes confirment aussi le souci d’arrimer la musique et les images, sous forme diapositives, à l’intrigue de la pièce, comme l’indique ce commentaire dans le segment 1B :
Sur cette seconde version annotée, on a aussi ajouté des informations au sujet de la chanson désignée sous le titre « Moé je viens du Nord-Ontario », une « chanson parlée – très localisée » avec un texte qui utiliserait des « noms de villes, de gens ».
[17] Théâtre populaire (détail)
Les six pages du document daté du 7 octobre présentent le scénario et contiennent des indications de mise en scène pour chacune des six scènes qui sont toutes divisées clairement en deux segments, sauf la cinquième : dans un premier temps – partie « A » –, l’action est résumée, alors que dans un deuxième temps – partie « B » –, un texte précise la fonction de l’intermède sonore et visuel en indiquant l’ambiance que doivent créer la musique et la chanson et en décrivant parfois ce que doivent représenter les diapositives qui seront projetées de chaque côté de la scène. Lors d’une seconde séance de travail à partir de ce document, on a intégré une partie « C » à cette première scène, la partie « A » devenant un moment d’introduction du thème de la pièce.
[18] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (1)
[19] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (2)
[20] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (3)
[21] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (4)
[22] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (5)
[23] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (6 recto)
[24] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire – Moé j’viens du nord » (6 verso)
[25] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire » (1)
[26] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire » (2)
[27] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire » (3)
[28] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire » (4)
[29] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire » (5)
[30] Notes 7 octobre 1970 « Théâtre populaire » (6)
Un document d’une page, intitulé « Ordre des scènes ; de la musique et des diapositives », non daté, propose cette même structure pour la pièce, mais en y ajoutant un thème instrumental intitulé « L’éveil » au début et à la fin. À cette étape du travail, seules deux chansons sont identifiées soit la première, « Moé j’viens du Nord », et la seconde, « Rog veut vieillir ». C’est le seul document où l’on précise le titre de ce thème instrumental au début et à la fin.
[31] Ordre des scènes, de la musique et des diapositives
[32] Ordre des scènes (détail) : Thème « L’éveil » – début
[33] Ordre des scènes (détail) : Thème « L’éveil » – fin
Robert Paquette se souvient d’ailleurs qu’il y avait davantage de musique dans la pièce que les quatre chansons :
« [I]l y avait, il me semble, sept interventions musicales. Donc on commençait avec quelque chose, on finissait avec quelque chose, musicalement. Puis je pense même qu’il y avait un interlude au milieu en plus des quatre chansons. Donc d’après moi, il y avait sept interventions musicales. » [5]