1 octobre, 2020 • Posté par Priscilla Pilon

Des nouvelles de nos artistes : Chloé Thériault!

De retour avec la série Nouvelles de nos artistes, nous nous sommes entretenus avec Chloé Thériault !  

En discutant avec Jeffrey Kambou, notre stagiaire en communications, Chloé nous parle de sa passion pour le bar, de son nouveau projet et de son hamster de quarantaine.

 

Note : Cette entrevue a eu lieu en septembre 2020.

Jeffrey : Comment avez-vous passé le temps pendant la quarantaine? 

Chloé : Mon temps en quarantaine était assez intéressant. Parce que je roulais à 100000 à l’heure au mois de février et au mois de mars, puis là ça a fessé à la mi-mars et j’ai passé de tout faire tout le temps à ne rien faire pantoute. J’ai trouvé le temps long et ça m’a poussé à faire une sorte de réflexion à ce que je voulais faire dans la vie. Quelles sont les choses qui sont importantes pour moi? Puis, un peu comme tout le monde, j’ai eu comme un genre de grande révélation.  

Je m’ennuyais beaucoup de la scène, mais j’ai eu la chance de faire d’autres choses. Je me suis rendu compte que je m’identifiais vraiment par le théâtre. Mais on peut associer plus d’une chose à une personne. Alors, jai découvert des nouveaux passe-temps. J’ai fait un peu d’écriture. J’ai pris un peu de recul par rapport à ma vie artistique. Maintenant que les choses recommencent à rouler, j’ai réussi à trouver un équilibre. 

J :  Quels sont les nouveaux passe-temps que vous avez découverts? 

C : J’ai commencé à courir et j’ai découvert que j’aime beaucoup ça la course. J’ai aussi hérité du vieux vélo de mon arrière-grand-père des années60s alors j’ai passé beaucoup de temps en vélo.  

Avant ça j’étais serveuse dans un restaurant. On a eu la chance d’ouvrir nos portes au début du mois de juin. J’ai toujours voulu être une serveuse et j’ai commencé à faire ça à temps plein avant que mes autres  contrats reviennent. Alors j’ai redécouvert mon amour pour ce métier et je suis devenue une bartender. Avant cela, je ne faisais pas de bartending alors j’ai découvert un amour pour le ça, servir de l’alcool et faire des drinks 

Je me suis aussi procuré un petit hamster. Il s’appelle Muffin. C’est mon petit hamster de quarantaine, puis on s’arrange très bien ensemble. Alors ça, la peinture et j’ai fait bien des casse-têtes. Parce que j’aime ça les casse-têtes, mais je n’ai jamais le temps d’en faire alors quand j’ai juste eu du temps j’en ai fait ben des casse-têtes! 

J : Avez-vous eu la chance de travailler sur des projets personnels? 

C : Oui. J’ai un texte qui a été sélectionné pour les Feuilles Vives de Théâtre Action. C’est un événement qui met en vedette des auteurs franco-ontariens qui aident à développer la dramaturgie franco-ontarienneMon texte Solo Cup, a été sélectionné. J’ai passé beaucoup de temps en réécriture puis on vient de faire enregistrer la version balado de ce texte à Ottawa. Je me sens vraiment satisfaite parce que j’ai eu beaucoup de temps pour l’écrire 

J’écriencore des éditoriaux poétiques à Jonction 11-17 à Radio-Canada alors ça c’est vraiment le fun. Je fais aussi beaucoup d’écriture personnelle. Comme les journaux de bord  je m’assoie et je prends le temps de me poser des questions par rapport à ma vie 

J : Comment avez-vous réussi à conserver votre créativité artistique pendant cette quarantaine? 

C : Bien, la créativité artistique n’a pas toujours été présente. Ça venait en vagues. Parce que des fois, je me disais que c’était la fin du monde et qu’il n’y allait plus jamais y avoir de théâtre. Mais d’autres fois j’essayais de ne pas y penser et l’inspiration venait. 

Pour moi, c’était surtout grâce à la nature. Je prenais beaucoup de marche. Je crois qu’en prenant des marches, en sortant de la maison, ça me changeait les idées. Je pense que c’est vraiment la nature qui m’a aidé là-dedans. 

J : Est-ce que le retour à la scène avec Shack à patates a ravivé votre envie de faire du théâtre? 

C : Oui! Ce soir, c’est la première et je n’ai pas dormi de la nuit parce que j’étais tellement excité! Jai tellement hâte. Cest normal que je ne dorme pas le soir avant une première. J’ai tellement d’adrénaline dans le corps en ce moment. J’ai mis mes pieds au TNO pour la première fois hier depuis le mois de mars. Ça a fait tellement de bien à mon cœur! Alors oui, un projet l’fun de même ça m’a totalement donné envie de replonger complètement dans le théâtre.

J : Avez-vous un coup de cœur artistique ces temps-ci? 

C : Un coup de cœur artistique? Ude mes humoristes préférés, Pierre-Yves Desmarais a sorti un album sur Spotify et Apple Music qui s’appelle Chansons. Il a écrit des chansons au sujet de la COVID-19, c‘est vraiment drôle. C’est une situation très sérieuse qui brise beaucoup le cœur, mais il m’a aidé à voir la lumière là-dedans et d’en rire un peu...de notre nouvelle réalité, pas des gens qui meurt.  

Donc lui, puis sur Netflix puisque tu sais en quarantaine on écoute beaucoup de Netflix, j’écoute Dear White People et ça m’ouvre beaucoup les yeux. J’en apprends beaucoup et c’est vraiment bien fait. Puis, je dirais aussi que mon coup de cœur artistique c’est aussi Marie-Pierre Proulx, Dillon Orr et Antoine côté Legault, parce que c’est trois, m’ont donné beaucoup de travail pendant la COVID. Ils ont vraiment pensé à moi et m’ont aidé à sortir de mon petit trou noir. Je pense que c’est vraiment important de les souligner, parce que sans eux je ne sais pas si je serais sorti de ce petit trou noir.

J : Qu’est-ce qui vous manque le plus depuis le début de la pandémie? 

C : Les spectateurs. Les salles remplies de spectateurs et tout l’amour du public. Je m’ennuie vraiment de faire un truc devant une salle pleine et je m’ennuie aussi de donner des caresses. Je sais que c’est vraiment nono. Voir des amis à distance c’est correct, mais nous autres surtout en Ontario français on est vraiment des gens chaleureux. On donne des caresses, on donne des bisous et ça, on ne peut plus faire ça. Ça me manque énormément.  

J : Vous souvenez-vous de la dernière pièce que vous avez vue? 

C : Est-ce que les Monologues du vagin ça compte? Parce que j’étais dedans.  

J : Oui! Vous souvenez vous en d’une où vous n’étiez pas impliqué? 

C : Je pense que ça aurait été Dreamland. Le soir de la Saint-Valentin.

J : Quels sont vos plans pour le reste de l’année. 

C : Ma petite lecture au TNO. J’ai lâche pas la patate, mon texte Solo Cup va sortir en balado bientôt, je continue l’écriture de ce projet. Je développe lprojet avec Darquise [Lauzon], on a reçu une subvention du Conseil des arts de l’Ontario pour notre projet Cécile et Maureen. J’ai l’honneur de continuer mes éditoriaux poétiques à Jonction11-17 à Radio-Canada et je vais continuer à servir et bartender au restaurant parce que je me suis rendu compte que j’aime ça faire ça 50-50. Je trouve que c’est un bon rythme pour moi d’avoir un équilibre entre la restauration et le théâtre. Et je vais passer du temps avec Muffin mon hamster. 

J : Vous comptez continuer à diviser votre attention entre votre travail et le théâtre après la pandémie? 

C : Oui! Puis, peut-être que la prochaine année ce sera 75% théâtre et 25% restaurant, mais ça m’aide beaucoup et financièrement. Tu sais, j’ai reçu un coup avec la pandémie. Ça aide beaucoup, puis j’aime ça. Ça m’a pris beaucoup de temps pour accepter que j’aime ça. Que c’est correct que j’aie un autre emploi pour ne pas que le théâtre et la vie artistique deviennent stressants, du genre:« Oh! Je dois faire tel et tel projet pour payer toutes mes factures! ». Je ne veux pas que ça devienne ça. Alors, j’aime ça avoir de l’aide financière avec mon travail au restaurant pour pouvoir apprécier le travail artistique que je fais.

J : Si vous pouviez émettre un souhait pour le milieu artistique suite à la pandémie, ce serait lequel? 

C : La résilience« Short and Sweet »Ne pas perdre de vue les choses qui sont importantes pour nous le milieu artistique et ne pas lâcher la patate! 

J : Avez-vous une recommandation quarantaine?  

C : Je dirais, regarder ben des films de Louis de Funès. Ça, c’est drôle.