3 décembre, 2020 • Posté par Priscilla Pilon
Des nouvelles de nos artistes : Darquise Lauzon!
De retour avec la série Nouvelles de nos artistes ! Nous nous sommes entretenus avec Darquise Lauzon, comédienne dans Solo Cup de Chloé Thériault, texte faisant partie de la série de lectures publiques TNO : Unplugged !
Notre stagiaire en communications, Jeffrey Kambou, lui a posé quelques questions au sujet de ses expériences récentes de comédienne, comment elle vit la pandémie et ses projets à venir.
Jeffrey : Tu fais partie de la mise en lecture Solo Cup de Chloé Thériault. Est-ce que tu peux nous en parler un peu?
Darquise : Oui! L’histoire suit 3 femmes qui commence un podcast afin de parler un peu de c’est quoi être femme ces jours-ci par rapport au féminisme, notre sexualité, nos corps, comment on se sent, nos droits. Donc c’est vraiment un power texte qui explique tout ça. On suit le parcours de 3 filles différentes. Leurs histoires sont différentes, donc c’est 3 différents points de vue, face à tous ces thèmes. Donc c’est super l’fun et intéressant.
J : Comment se sont passées les répétitions jusqu’à présent?
D : Jusqu’à présent ça a été super l’fun! J’aime vraiment les gens avec qui j’ai l’opportunité de faire la mise en lecture. Ça a été l’fun d’incarner ce personnage et de jouer au théâtre encore une fois, surtout ce texte-ci qui me parle beaucoup. On a beaucoup de discussions qui ont été vraiment intéressantes et, Chloé, je la trouve vraiment genius. J’aime beaucoup son style d’écriture, puis ça me parle beaucoup donc c’est un texte qui m’intéresse particulièrement et m’excite beaucoup plus que les autres.
J : Vous avez aussi participé au projet Shack à patates avec le TNO. Je me demande comment c’est de jouer, mais aussi de créer, dans ce contexte pandémique?
D : Ah, c’est très différent. Évidemment la première chose qui me manque beaucoup c’est quand on est ensemble en tant que comédiens, en tant que groupe d’artistes, on veut se donner des caresses, mais on ne peut pas faire ça malheureusement. Quand ça vient à la création, c’est sûr que c’est très différent, mais c’est le temps parfait de créer seul, je dirais.
Dans le cadre de Shack à patates, moi j’ai fait partie d’un duo avec Chloé Thériault, puis on a trouvé ça difficile à un moment donné pour notre duo, de faire un peu d’écriture à part puisqu’on aime travailler ensemble.
Mais dans le cadre de Solo Cup ça a été l’fun parce que c’est une mise en lecture. Il ne faut pas se toucher et interagir donc on peut quand même respecter les conseils et les guides COVID pour s’assurer que tout le monde est en santé puis qu’il y a 6 pieds entre chaque comédien. J’ai vraiment apprécié cette expérience puisque ça m’a permis de jouer avec des personnes avec qui je n’ai jamais fait de théâtre, tout en respectant les codes et les règlements.
J : Est-ce que vous collaborez aussi avec Chloé sur d’autres projets?
D : Oui, moi et Chloé ça fait longtemps qu’on collabore! On a Cécile et Maureen, qui est notre duo comique, à base de sketchs. On fait Solo Cup ensemble, à part ça, en ce moment il n’y a pas grand-chose. On a souvent collaboré dans des projets de comédie musical avec YES Theatre et dans des projets de l’Université Laurentienne puisqu’on est toutes les deux diplômées du programme de théâtre. Donc ce n’est pas la première fois que je travaille avec Chloé et ça ne sera certainement pas la dernière fois.
J : Est-ce qu’il y a quelque chose que vous souhaiteriez dire au public avant qu’il vienne voir à la mise en lecture?
D : Je dirais d’arriver avec un esprit ouvert, une écoute active, prêt à entrer dans un monde qui est très réel. Un monde qui pourrait choquer un peu, pas « fâcher », mais dans le sens qu’on dit les vraies choses que des fois on a peur d’adresser. Puis arriver avec un sourire parce qu’on a réussi a trouvé une façon de se rassembler au théâtre.
J : Comment avez-vous passé le temps pendant cette pandémie.
D : J’ai pris beaucoup de temps dehors, j’ai fait beaucoup de marche. J’ai fait beaucoup de trails à Moonlight Beach puis il y avait quand même assez de trafic ce qui était quand même surprenant. J’avoue que je ne sortais pas vraiment avant la pandémie, mais quand je sortais, c’était l’fun de voir que je n’étais pas la seule qui allait dehors et qui avait besoin d’air pour passer à travers de tout ça. Ça m’a vraiment aidé. J’ai fait de la lecture, j’ai écouté de la musique, j’ai beaucoup posté sur les médias sociaux, pour faire rire les gens, puis juste pour faire passer le temps aussi. Mais du côté création, moi j’ai trouvé ça tough de créer, je n’avais pas vraiment la motivation au début, j’avais un peu peur.
J : C’était plus dur de créer seul?
D : Oui. Certainement. Ce n’est pas que j’ai peur de créer, mais c’est un défi pour moi d’écrire. Je suis plus physique, donc je me lance souvent dans des projets qui sont plus physiques comme dans des musicals où moi je dois danser ou jouer des personnages qui sont un peu à l’extrême. Donc l’écriture m’intimide beaucoup. Je me sens plus à l’aise quand je le fais avec un partenaire, donc je n’ai pas vraiment été capable de me lancer là-dedans. J’aurais pu, mais c’était quand même assez bouleversant tout ce qui se passait et on dirait que je n’avais pas ça en moi. J’ai pris une petite pause de création puis de théâtre et je pense que ça m’a fait du bien parce que là je rentre dedans et je suis plus motivé qu’avant on dirait et les choses vont bien.
J : Est-ce que c’est une pause que vous n’auriez peut-être pas prise sans qu’il y ait cette pandémie?
D : Oh oui certainement. J’aillais vraiment 100 miles à l’heure. J’aurais aimé rendre une pause, mais honnêtement je ne pensais pas pouvoir le faire. On a tellement de projets qui se passent dans la communauté, surtout que je faisais partie de la communauté francophone et anglophone à Sudbury. Donc entre les deux il y a toujours beaucoup de choses qui se passent et des fois on tombe dans le piège où on n’est pas capable de dire « non ». Ça faisait longtemps que j’étais sur ce train-là donc ça m’a vraiment fait du bien physiquement et mentalement de prendre un recul et ne pas y penser et de donner le temps à mon corps de bien se reposer. Ça n’a pas été la même réalité pour tout le monde, mais moi je dois dire que j’ai pris full avantage de l’opportunité de prendre une pause.
J : Est-ce que vous avez un coup de cœur artistique récent?
D : Pas vraiment. Je suis abonnée sur Spotify et j’aime écouter les playlists qui sont déjà créées par Spotify. Je trouve que tout ce qui joue ces jours-ci c’est ce qui est sur Tiktok. Ce sont toutes les chansons qui trend en ce moment. Donc j’ai beaucoup écouté ça quand on était à la maison et même quand j’entends une coupe de ces chansons-là on dirait que je peux me remettre tout de suite où j’étais dans ma chambre. Je sais quelle température il faisait dehors, l’odeur de ma chambre. J’écoute certaines chansons et ça me fait penser à quand on était encabané.
J : Quelle est la dernière pièce que vous avez vue?
D : À part Shack à patates, la dernière fois que je suis allé dans un théâtre pour voir une pièce c’était la mise en lecture d’Alex Tétreault. Ça m’a fait beaucoup de bien et c’était vraiment émotionnel pour moi. Non seulement à cause de l’histoire, mais juste être dans le théâtre, de voir un public et de sentir le feeling d’être dans la foule. C’était vraiment l’fun, ça me manquait beaucoup et je suis contente qu’on ait pu trouver des alternatives pour avoir des représentations, d’une manière saine et sauve.
J : Avez-vous une recommandation quarantaine?
D : Faire un ménage de sa garde-robe. Moi je l’ai fait un petit peu presque toutes les semaines pendant la quarantaine. Ça m’a fait vraiment du bien de voir tout le stuff que je n’utilisais pas vraiment, je me suis débarrassée de beaucoup de choses. Donc je pense que tout le monde peut faire un ménage dans leurs affaires. Ça rapporte des souvenirs. Tu vas trouver des choses que ça fait longtemps que tu n’as pas utilisées puis je trouve que ça fait un bon cleanse. Puis on ne prend jamais le temps de le faire. Puis en quarantaine c’est le temps parfait de le faire.
J : Est-ce qu’il y a d’autres choses que vous avez eu la chance de faire grâce à cette pause?
D : J’ai fait beaucoup de cuisine. C’est quelque chose que j’aurais toujours voulu faire, mais je ne pouvais pas. Parce que j’étais soit toujours en répétition ou en train de préparer un show ou en création. Donc je n’ai jamais vraiment eu le temps de me lancer en cuisine. J’ai fait beaucoup de nouvelles recettes et c’est très cliché, mais j’ai fait beaucoup de pain aux bananes *Rires. Je livrais ça à mes grands-parents, mes tantes et mes amis. Je livrais ça à leur porte, je cognais et je courais dans la voiture et je regardais leur réaction.
J : C’est une bonne excuse pour rendre visite aux gens aussi.
D : Oui il le fallait! C’était plate être enfermé. On faisait beaucoup de FaceTime, mais à un moment donné j’avais un horaire juste pour ça. C’était comme : « Ok il faut que je te laisse aller, j’ai un autre appel dans une demi-heure ». Je me demandais pourquoi je suis busy de même. Ça fait deux semaines que je ne faisais absolument rien et là j’ai un horaire pour FaceTime? Il fallait que je prenne une pause de ça aussi c’était overwhelming.
J : Si vous pouviez émettre un souhait pour le milieu artistique suite à la pandémie ce serait lequel?
D : Bien, ça serait juste de continuer. Puisque peu importe ce qui se passe on a fait preuve que c’est quand même possible de faire de l’art. Puis même moi à un moment donné je ne savais pas de quoi aurait l’air le futur des arts et ça m’a vraiment inquiété. Il ne faut pas perdre espoir puisque peu importe ce qui se passe, on peut toujours créer et on va toujours trouver un moyen de se laisser inspirer par nos émotions, de ce qu’on ressent et de tout ce qui se passe dans le monde pour apporter de la joie et l’art ne va jamais mourir.
J : Avez-vous de futurs projets?
D : Pas en ce moment. Je trouve que c’est vraiment un peu dernière minute quand on fait des projets parce que je pense qu’on a peur de trop s’attacher à quelque chose parce qu’on ne sait jamais ce qui va se passer, avec la seconde vague qui arrive. Donc rien en ce moment, mais je ne suis pas inquiète, je suis sûr qu’il y aura d’autres projets. En plus, on trouve des façons créatives de faire de l’art donc je suis certaine qu’il y aura des choses après Solo Cup.