2 décembre, 2020 • Posté par Priscilla Pilon

Des nouvelles de nos artistes : Chloé Thériault!

Alors que la première saison du projet Voies/x ouvertes tire à sa fin (il ne reste plus qu’UN épisode!), Jeffrey Kambou, notre stagiaire aux communications, s’est entretenu avec Chloé Thériault, comédienne dans Sombre divan! Elle nous parle de son expérience et de ses projets a venir, dont la lecture de son texte Solo cup.

Le dernier épisode de ce laboratoire théâtral radiophonique sera diffusé à l’émission À échelle humaine ce samedi matin sur les ondes d’ICI Radio-Canada PREMIÈRE. Pour réécouter les 9 épisodes précédents, consultez le site de Radio-Canada.

 

 

Jeffrey : Quel est ton rôle dans ce projet ? 

Chloé : Je suis une comédienne. Je joue le personnage de Cass. C’est vraiment le personnage qui se retrouve, je veux presque dire, au centre de l’intrigue ; tout se passe autour de sa mort. C’est un gros mystère!

J : Comment est-ce d’enregistrer une scène par semaine? 

C : C’est vraiment l’fun parce que c’est comme une émission de télé. Tu rentres en studio, tu sais où t’installer chaque semaine. Je dirais que le défi c’est de garder une constance par rapport au personnage. Parce que je me sentais très différente la semaine passée par rapport à comment je me sens aujourd’hui, peut-être que je l’ai joué plus énergétique aujourd’hui. Peut-être que je l’ai joué plus high pitch la semaine passée. C’est dur d’avoir la même énergie pendant 2 mois, parce que ça se fait sur une période de 2 mois. Donc c’est tout un défi. Et surtout jouer à la radio. Là, tu peux faire beaucoup plus de choses avec ta voix, mais c’est seulement la voix que tu as. Donc tu ne peux pas utiliser ton corps ou tes expressions faciales. Ça doit passer par ta bouche. 

J : Puis, est-ce que tu aimes travailler sur ce texte qui est toujours en chantier?

C : Oui parce que moi je n’ai aucune idée ce sera quoi l’épisode de la semaine prochaine. On reçoit le texte la journée avant qu’on enregistre donc il y a comme une espèce d’adrénaline de comme vraiment pratiquer un texte et de formuler quelque chose. C’est sûr qu’on a 3 heures pour faire juste 5 à 7 pages donc on a vraiment le luxe de prendre notre temps en répétition, de bien décortiquer et de discuter des choses. C’est vraiment tout un autre tempo que j’apprécie beaucoup.

J : Que penses-tu des petits segments d’arrière-scène au début de chaque épisode? 

C : Oui, donc chaque enregistrement, on enregistre pendant 3 heures de 9 h à 12 h et c’est Michel Laforge qui installe tous les micros. C’est vraiment des segments de toutes nos conversations et des fois j’oublie qu’on est enregistré donc on fait juste jaser et il pogne des bouts intéressants et c’est comme ça qu’il les plugs. On ne sait jamais ce qu’il va mettre alors c’est l’fun d’écouter et de me faire surprendre par ça.  

J : Avais-tu déjà fait du radio-théâtre auparavant? 

C : Oui j’ai fait un petit balado cet été, mais ce n’était pas aussi sérieux. Puis tu sais, c’était seulement une affaire de 2 semaines et ça s’est passé tellement vite alors je dirais que ceci est ma première expérience de radio-théâtre. 

J : Et comment trouves-tu ça? 

C : J’aime ça. C’est sûr que ce n’est pas la même chose, comme on ne joue pas devant les spectateurs et moi c’est ce que j’aime le plus du théâtre. Mais c’est cool d’essayer un autre médium surtout durant la COVID où ce n’est pas possible de jouer devant les grosses foules. C’est tout un autre monde, c’est beaucoup plus petit. Tu n’as pas à t’inquiéter de ta projection, tu peux chuchoter dans le micro si tu veux et on peut te comprendre. Il y a toute une autre gamme de possibilités qui s’ouvre avec ça. 

J : Est-ce que tu crois qu’il y aura un retour de popularité du radio-théâtre après la COVID? 

C : Oui ! Moi c’est quelque chose qui m’intéresse et c’est quelque chose que j’aimerais poursuivre c’est sûr. Il faudrait que je suive des cours de diction parce que ma diction n’est pas la meilleure, mais moi j’adore ça. 

J : Comment trouves-tu ça de t’entendre à la radio? 

C : J’ai eu le commentaire que c’est comme si on était dans le vieux temps. Tu sais comme quand il n’y avait pas de télévision et tout le monde, le samedi soir, allumaient la radio et écoutait une histoire. C’est ça le sentiment qu’ils ont. Aussi à l’ère des balados, les gens sont habitués d’écouter des choses comme ça. Alors c’est cool. Il y a vraiment eu une réaction positive jusqu’à date. C’est sûr qu’il manque des bouts parce que c’est juste de petits segments chaque semaine, ce serait l’fun de l’écouter tout d’une shot mais you win some, you lose some *Rires.

J : Que penses-tu du texte jusqu’à présent? 

C : Il est bon! C’est vraiment intéressant, ça pousse vraiment. Nous 5 en salle, chaque mercredi, on part tout le temps sur des tangentes sur la philosophie des personnages, leur psychologie aussi. Puis à un moment donné, j’étais vraiment frustré parce que mon personnage a fait une chose que moi je n’aurais jamais pu faire. Donc je me demandais, comment est-ce que tu joues un personnage que tu ne respectes plus?  

Donc c’est un bon texte parce que ça provoque beaucoup d’émotions et de questionnement. Ça, dans mes yeux, c’est un bon texte. Puis c’est encore en construction, c’est juste un premier jet de son texte, Michel Ouellette. Mais on a des discussions avec lui puis je crois que c’est sur une bonne piste. 

J : Est-ce que vous pouvez voir ou est-ce que ça s’en va? 

C : Non même pas. Puis lui il ne le sait même pas non plus. Justement, on va se rencontrer la semaine prochaine et la question c’est qu’est-ce que nous autres on voit comme fin. Donc on a tous nos conspiracy theories qu’on va lancer à l’auteur. C’est cool parce qu’on a tous des théories différentes. Mais encore ça c’est un indice d’un bon texte.

J : Avec ta lecture publique qui s’en vient, est-ce que tu remarques des similarités avec ce projet que tu fais en ce moment, dans cet environnement restreint? 

C : Oui, donc ma lecture qui s’en vient, c’est vraiment comme pour un petit public donc moi je me donne la permission de prendre des gros risques avec mon texte parce que je suis encore en écriture. Puis je me dis, c’est seulement devant 20 personnes. Ce n’est pas comme un projet final devant tout l’Ontario. Alors ça me donne comme une espèce de flexibilité par rapport au projet et  je veux qu’il aille.  

Et ça me pousse aussi à réfléchir : est-ce que je veux écrire un texte qui est COVID friendly? Si jamais je veux vraiment le mettre en scène et je ne veux pas juste une petite lecture? Donc je suis en train d’explorer la possibilité  d’écrire un texte qui peut être monté dans le temps de la COVID les personnages ne se rapprochent jamais. 

J : Donc la COVID existerait dans ton texte ou est-ce que ce concept serait intégré naturellement au texte? 

C : Naturellement. Je ne vais jamais dire les mots COVID19 dans mon texte. Ça c’est garanti. Mais de façon naturelle les personnages ne se rapprochent jamais. J’espère que ça va fonctionner *Rires. C’est dur, tu as ben des idées et là tu les mets sur papier et tes comme « Euh…peut-être pas. »

J : Comment c’est de travailler dans cette ère de COVID? 

C : C’est étrange parce qu’il faut être super conscient de ce qu’on touche, d’où on va et de porter le masque. Je suis chanceuse parce que comme je vis toute seule, j’ai le droit d’avoir une personne dans ma bulle alors Darquise est dans ma bulle, c’est ma best friend. Fait que nous autres on peut se rapprocher alors ce n’est pas si pire. Mais je dirais vraiment que le manque de contact est étrange. Surtout au théâtre, parce que tu sais c’est les grosses caresses, on se gueule en pleine face, mais on n’a pas le droit de faire ça alors il y a quelque chose qui manque. Mais encore you win some, you lose some.  

J : Pour ton projet, est-ce que tu as considéré avoir des acteurs qui sont dans la même bulle?  

C : Ouin, ça c’est dur à gauger parce que mes comédiens ne sont pas dans la même bulle. Mais ça me fait penser qu’il y a une série à Montréal qui implique des couples en vraie vie qui font tous les deux de la télévision alors ils peuvent filmer des scènes ensemble. Ça c’est vraiment un bon concept, mais je ne sais pas si je voudrais compromettre le choix de mes comédiennes avec des bulles. Mes comédiennes c’est vraiment du monde avec qui je voudrais vraiment travailler, je ne voudrais pas inviter tu sais la cousine de quelque chose juste parce qu’ils peuvent se rapprocher.  

J : As-tu d’autres projets qui s’en viennent? 

C : Avec la bourse de Geneviève Pineault, ça va m’aider à faire un autre laboratoire pour mon texte Solo Cup au mois de janvier et c’est quelque chose auquel j’ai hâte. Et moi je vais être comédienne dans une lecture au mois de décembre aussi, mais dans un autre laboratoire, et je suis en train de développer un spectacle avec ma partenaire Darquise Lauzon. On a reçu une subvention du Conseil des Arts de l’Ontario l’année passée puis on va faire notre laboratoire dans les prochaines semaines et ça va être filmé et tout. Donc on a vraiment hâte, c’est un gros projet qui s’en vient.