24 novembre, 2020 • Posté par Priscilla Pilon
Des nouvelles de nos artistes : Elsa Simbagoye!
Alors que la première saison du projet Voies/x ouvertes avance de bon train et tire à sa fin (il ne reste plus que DEUX épisodes!), Jeffrey Kambou, notre stagiaire aux communications, s’est entretenu avec Elsa Simbagoye, comédienne dans Sombre divan!
Le laboratoire théâtral radiophonique est diffusé à l’émission À échelle humaine les samedis matins sur les ondes d’ICI Radio-Canada PREMIÈRE jusqu’au 5 décembre 2020. Pour réécouter les 8 premiers épisodes, consultez le site de Radio-Canada.
Jeffrey : Quel est ton rôle dans ce projet?
Elsa : Je joue Beckie, 31 ans. Beckie c’est une femme avec un caractère très fort, elle est déterminée, ambitieuse, future politicienne, peut-être même Première ministre, qui sait? Elle aime garder le contrôle dans ses amitiés, ses relations, sur elle-même et de l’image qu’elle projette au monde. On ne la voit pas souvent afficher sa vulnérabilité. Je crois qu’elle est loyale par rapport à sa relation avec Zac, à son amitié avec Cass, mais là on la retrouve qui est en train de se questionner sur son rôle à jouer, par rapport au groupe et aussi par rapport à son rôle dans la société. Quelles sont ses vrais désirs, qu’est-ce qu’elle veut faire vraiment dans la vie?
Avec le format radio-théâtre et aussi parce que ce projet est un laboratoire continuellement en construction, les choses changent. C’est ça aussi qui est très l’fun avec ce projet-là. C’est comme si je la suivais Beckie, je ne sais pas trop où elle va s’en aller. Puis quand je lis l’extrait de semaine en semaine je me dis : « Oh ça, ça a changé ». Je la découvre un peu. Donc je la connais, mais je ne la connais pas vraiment. *Rires*.
J : Que penses-tu du texte de Michel Ouellette jusqu’à présent?
E : J’aime ça quand les histoires ne sont pas linéaires. Dans la vie, il n’y a pas une raison pour tout et même s’il y a une raison on n’est pas toujours au courant. La fin, on ne la connaît pas ou alors il n’y a pas de fin, de résolution parfaite. J’aime la manière dont on joue avec la temporalité parce que c‘est aussi comme ça qu’on pense. Quand moi je réfléchis, c’est désordonné, puis j’oublie et il y a des choses qui manquent, il y a des trous et je m’imagine des choses.
Dans le texte, au début, quelqu’un vient de mourir et c’est quelqu’un que tu vas apprendre à connaître. Cette personne reste présente même si elle est morte. J’adore qu’on ne sache pas où ça s’en va. C’est l’fun aussi que les gens qui écoutent aient la chance d’influencer le texte et ça enrichit et transforme l’histoire.
Le texte est riche en questionnement, on ouvre cette possibilité-là aux gens d’essayer de comprendre et ils se posent des questions par rapport à eux-mêmes. C’est ce qui nous arrive à tous. Avec Beckie, je questionne souvent ce personnage et ses actions, et je rapporte ça à moi-même et ma vie. C’est ça que ça génère en moi.
J : Comment c’est de travailler avec cette œuvre en chantier?
E : C’est vraiment l’fun, parce que moi en fait c’est mon premier contrat ever à vie! C’est la première fois que je joue, donc tout est nouveau. Mais je trouve ça tellement l’fun parce que rien n’est constant, on est toujours en train d’apprendre.
J’aime aussi les discussions qu’on a avec le groupe. On essaie de comprendre ces personnages-là, de comprendre où ils s’en vont, de décortiquer l’univers où ils vivent. Puis on rapporte ça aussi à nos vies, à nous et ce qu’on est en train de vivre dans le monde réel.
Donc je suis toujours en apprentissage et je suis toujours impressionnée de la créativité de ce texte, des gens que je côtoie, de l’équipe et c’est vraiment nice. C’est une belle expérience. Je trouve que comme première expérience c’est quand même le top. Puis, on joue dans le temps, tout n’est pas linéaire, ça exerce beaucoup un muscle que je n’ai pas beaucoup travaillé jusqu’à maintenant. Donc c’est super l’fun.
J : Comment tu trouves ça de faire du radio-théâtre comme premier contrat?
E : Puisque le concept est quand même différent, c’est un défi, c’est l’fun, et parce que c’est du radio-théâtre ça m’aide aussi à tranquillement rentrer là-dedans. Parce que ce n’est pas boom! Tu es dans une salle, il y a plein de monde, des yeux qui te regardent. C’est une smooth transition dans le monde du théâtre.
On se rencontre chaque semaine, on a des discussions, on répète, on enregistre. Le fait de prendre ce temps-là, de revisiter, de retravailler et de repenser toute la chose c’est l’fun, j’aime ça. Puisque ce n’est pas en direct, on a la chance d’essayer des versions différentes pour une réplique.
J : Est-ce que c’est quelque chose que tu te verrais faire plus tard ou préférais-tu plutôt te plonger dans le théâtre plus traditionnel?
E : Je veux faire partie de cet univers-là, du jeu. Je suis tombée sur l’infolettre pour l’audition et c’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire, être dans les arts, d’utiliser ma créativité, ben écoute je vais le dire, d’être comédienne, d’être actrice. *Rires* Mais, ça a pris du temps pour me l’avouer. Tu demandes à mon entourage, famille, amis ils te disent : « Non, Elsa c’est une actrice », mais je ne me suis jamais activement lancée là-dedans.
J’avais pris des cours de théâtre à l’université, mais j’étais dans un programme en psychologie et avant ça en biomédicale, ce qui n’était pas vraiment ce que je voulais faire. J’ai suivi 2 cours en théâtre, lors de ma dernière année où on a fait des scènes et j’ai un peu joué. Mes profs étaient superbes et inspirantes et je me sentais à ma place. J’étais comme : « oh my god, I have to do this ». Et là par miracle, j’ai vu cette audition-là et je me suis dit : « Fais-le, tu ne veux pas le regretter ». J’ai pris ça comme un signe. J’ai auditionné et une chance que l’équipe m’a rappelé, j’en suis tellement reconnaissante. J’aimerais ça continuer, que ce soit le radio-théâtre, le théâtre, la télé, je veux continuer à évoluer dans ce domaine-là. Je veux jouer et essayer plein de choses.
J : Qu’est-ce qui t’a motivé à changer de carrière et de plonger dans cet univers?
E : Si je pouvais regarder un film de ma vie, je suis le personnage à qui on crie: « Oh my god ! Just do it! Just do it! What are you doing ? » Ce serait ça en train de me regarder. Ça a été lent. *Rires*
Au fil des années, j’ai fait des petits shows, des petites affaires ici et là, je n’étais pas sûre où je m’en allais. J’ai toujours écrit on the side, c’était quelque chose que je gardais pour moi. C’est comme si, sans le savoir, je me cachais, je gardais mon côté créatif pour moi.
Avec les cours de théâtre, je me laissais vivre ces expériences-là, plus ouvertement. J’ai même été dans un programme en production télévisuelle donc, j’ai toujours été à proximité de ce monde-là. J’ai travaillé sur un plateau de tournage, mais je restais dans ma zone de confort, en retrait. Quand on avait des cours où il fallait créer des scènes et il y avait des comédiens, c’était là où j’étais comme : « Oui ! Je veux le faire ! ». Puis, 2 ans plus tard, il y a eu le lockdown.
Je pense que c’est le fait de rester chez moi à ne rien faire pendant tellement de temps, que j’ai eu vraiment le temps de réfléchir sur ce que je voulais réellement faire. J’ai vu l’annonce et je me suis dite : « il faut que tu le fasses ! » et une chance que je l’ai fait.
J : As-tu d’autres projets?
E : Donc prochainement, je vais participer à la mise en lecture de Solo Cup, un texte écrit et mis en scène par Chloé Thériault. Quand j’ai écouté le podcast, j’ai adoré. Alors, j’ai hâte de lire le texte et de découvrir le rôle. Et c’est l’fun aussi parce que c’est une autre nouvelle expérience, c’est un autre format et ça va être live en direct, donc c’est quelque chose de nouveau pour moi. Donc, c’est ça prochainement pour moi. À part ça je vais avec le flow, je reste ouverte et j’ai juste hâte de voir ce qui s’en vient.
J : Tu aimes la vie d’artiste jusqu’à présent?
E : Oui ! *Rires* Jusqu’à maintenant, c’est la même vie qu’avant. *Rires* Aussi, je ne sais pas ça ressemble à quoi être artiste dans un monde sans distanciation sociale, un monde post-Covid. C’est une autre chose qui me reste à découvrir et quand ce sera possible, j’aurai hâte de voir ça.